Tout au long de sa vie, cette artiste suédoise, née en 1944 a fait ce qu’elle voulait, tout en sachant que la société n’était pas prête pour tant de nouveautés. Une dualité qui la représente très bien. 3 choses à savoir sur Hilma af Klint et son travail.
Une artiste avant-gardiste, inventeuse de l’abstrait
Exposée à côté des grands noms de l’art abstrait (Mondrian, Kandinsky…) les peintures d’Hilma af Klint ne semblent pourtant pas en être inspirées. Selon les dates de ses premiers tableaux, elle a débuté bien avant eux à s’exprimer par l’abstrait !
Elle est l’une des premières femmes à étudier les beaux arts aux cotés d’hommes (à l’École Technique Artistique puis à l’Académie des Beaux Arts de Stockholm), et la première femme à faire de l’abstrait.
Pourtant, elle n’a pas tout de suite montré ces toiles abstraites, mais une autre facette bien différente de son travail. Des peintures académiques, conventionnelles et conformistes (des paysages et portraits sages et classiques) grâce auxquelles elle gagnait sa vie, avant d’assumer son avant-garde de peintre résolument moderne. C’est d’ailleurs pour ça qu’on l’aime tant, chez Moryarty !
Un penchant pour le mystique
Elle fait partie d’un « Club des 5 » bien à elle (rien à voir la gentille série littéraire…). Avec quatre amies, elle se réunit chaque semaine pour invoquer les esprits, étudier la théologie, les pratiques de médiums, faire des méditations, etc.
C’est guidée par sa passion pour les spiritualités et les pratiques mystique (dont le spiritisme) qu’elle peint ses toiles abstraites.
Il paraît que c’est guidée par un esprit du nom d’Amaliel qu’elle a peint (pendant 10 ans) la série de tableaux « Pour le temple », dans une expérimentation de peinture médiumnique, automatique (un état de quasi-transe). Ses œuvres sont les transcriptions de ces convictions spirituelles. On comprend mieux pourquoi elle s’attendait à ce que le public ne soit pas prêt à accueillir ses créations si spéciales. Et venant, en plus, d’une femme !
Un art pour initiés, puis le succès
Ses œuvres dépeignent souvent la dualité. On y retrouve symboliquement l’opposition homme / femme, celle de la vie spirituelle et de la vie terrestre, des contrastes noirs et blancs. Ses toiles abstraites sont impressionnantes par leur équilibre pictural, leur géométrie, l’accord harmonieux et la diversité des couleurs, et leur taille souvent monumentale. A la fin de sa carrière, ses dessins sont plus géométriques, basés sur concepts scientifiques et religieux.
Esotérique et hors norme, elles sait son travail fondamentalement clivant. Elle le réserve donc à des initiés, en faisant construire (tranquille) un studio sur une île proche de Stockholm pour exposer sa série « Mystique » et ainsi, choisir ses visiteurs.
Avant sa mort, en 1944, elle lègue son immense collection (de plus de 1200 peintures) a son neveu et fait un pacte avec lui. Il ne doit rien exposer avant les 20 prochaines années ! Il tient parole, et l’expose plus tard, à Los Angeles (« The Spiritual in Art, Abstract Painting, 1890-1985 »). C’est à cette occasion qu’elle se fait connaitre à l’international, et que sa renommée s’installe, jusqu’à aujourd’hui. En 2018, le Guggenheim Museum de New York lui offre une retrospective qui lui a donné un coup de projecteur bien mérité.
Où en profiter pleinement, à la maison ?
Dans les pièces à vivre, salle à manger, salons, et dans les chambres et coins lectures.
(Dans des intérieurs colorés ou minimalistes et élégants.)
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